Le millésime 2007 a été marqué par un temps très médiocre de juin à la mi-août dans la France entière : en général, les vins manquent un peu de corps. Un temps relativement beau a ensuite sauvé la mise et a engendré un peu partout de belles maturités du raisin. Les vins sont délicieux, souvent prêts à boire, mais pas de grande garde, sauf exceptions.
En Bourgogne, 2007 a été littéralement « sauvé des eaux ».
Fin août, la situation était catastrophique. Heureusement, les trois semaines de beau temps en septembre ont sauvé le millésime. Mais entre-temps, il a fallu beaucoup travailler dans le vignoble pour juguler les maladies et éliminer les foyers de pourriture.
La vendange aussi était compliquée : il fallait patienter pour que certaines parcelles mûrissent, se ruer dans d’autres car l’état sanitaire se dégradait et trier un peu partout, à la vigne comme en cuverie.
A l’arrivée, les vins ne s’en sortent pas trop mal, mais les stigmates du mauvais temps n’ont pas disparu par enchantement.
D’abord, comme toujours dans ce type de millésime, la qualité est très hétérogène, même chez un même producteur, avec des vins réussis et d’autres moins, et beaucoup ont vendangé un peu tôt.
Dans ce contexte, il faut saluer l’exploit des meilleurs producteurs, une vingtaine, qui ont réussi, à force d’un travail acharné dans les vignes, un très beau millésime.
A leur meilleur, les vins rouges sont fruités, équilibrés et de consommation plutôt rapide.
En rouge, les meilleures réussites proviennent de la Côte de Nuits (Gevrey-Chambertin, Nuits Saint-Georges, Vosne-Romanée).
Avec leur belle acidité, les vins blancs contrastent avec les opulents 2006, mais les matières sont souvent un peu minces. La minceur et la verdeur sont d’ailleurs les deux principaux écueils du millésime, mais les faux goûts sont rares, car les tris ont été généralement correctement effectués.
En résumé, la Bourgogne a élaboré un millésime de transition qui permettra d’attendre les superbes 2005 et les meilleurs 2006.
Les vins dégustés :
Morey-Saint-Denis « En la rue de Vergy » - Domaine Bruno Clair
Robe rouge rubis légèrement évoluée sur les bords du disque
Nez fruits rouges (framboise), sous-bois, début évolution
Bouche finesse, équilibrée, fruits et acidité, bonne longueur, finale acidulée. A boire.
Note 13,5/20
Pommard « Les Petits Noizons » - Domaine de la Vougeraie
Robe rouge grenat foncée dense
Nez champignons, griottes, sous-bois, café
Bouche fruits sucrés, moins de bois, belle longueur, persistance alcool, trop flatteur !!
Note : 13/20
Gevrey-Chambertin « Les Champs » - Domaine Olivier Guyot
Robe rouge grenat foncée dense
Nez animal, musc, sous-bois
Bouche équilibrée, fruits et acidité, alcool, complexe, finale fruitée, bonne longueur. A boire pouvant attendre.
Note : 15/20
Chambolle-Musigny « Les Véroilles » - Domaine Bruno Clair
Robe rouge rubis légèrement évoluée sur les bords du disque
Nez animal, boisé
Bouche équilibrée, fruits mûrs, un peu linéaire. A boire.
Note : 13/20
Morey-Saint-Denis « Vieilles Vignes » - Domaine Dominique Laurent
Robe rouge grenat, trouble, marquée par l’évolution
Nez d’évolution, musc, bois précieux, torréfaction, rose fanée, champignons, complexe et expressif.
Bouche finesse et équilibre sur les mêmes notes que le nez, un léger manque de corps mais belle longueur et superbe finale fruitée torréfie. Un grand Bourgogne à boire.
Note : 16,5/20