That is the question?
J’entends certains déjà se demander ce qui m’arrive, le vin lui serait-il finalement monté à la tête ? A force d’en parler et d’en boire (rajouterons d’autres, je ne donnerais pas de noms mais ils se reconnaitront), il fallait bien que cela arrive !!
Non, non rassurez-vous, j’ai encore toutes mes facultés (une autre fois je vous parlerais de biens-faits du vin), en fait mon propos de ce jour porte sur la délicate question qui taraude le viticulteur juste avant de presser le raisin, dois-je ou non « l’égrapper » ou tout l’art d’éliminer ou non les rafles et de ces conséquences ou répercussions sur la qualité du vin.
L’éraflage ou égrappage consiste, juste après la vendange et avant de procéder au pressurage du raisin, à enlever les rafles, à savoir la partie végétale (le pédoncule) de la grappe qui retient les grains ensemble.
L’objectif étant de ne conserver que les baies de raisin et d’éliminer ainsi tout risque d’apporter au vin des goûts herbacés, astringents ou amers qui sont peu apprécié.
Cette opération concerne surtout les vins dont l’élaboration nécessite une période de macération entre les pellicules des grains de raisin et le jus plus ou moins longue selon le type de vin et les caractéristiques recherchées par le viticulteur.
Il s’agit majoritairement des vins rouges et très exceptionnellement des vins blancs.
Les vins produits après éraflage gagnent en fruité, en rondeur, en degré d’alcool et en couleur. Ils sont souvent accessibles plus rapidement.
Les vins primeurs, comme le Beaujolais nouveau, sont donc égrappés.
Mais l’éraflage n’est pas systématique. En effet, en fonction du millésime, selon que la maturité est plus ou moins atteinte, celui-ci peut être total ou partiel.
Plus la maturité est avancée, les belles années ensoleillées, moins l’incidence des rafles est préjudiciable et certains vignerons choisissent même, à l’inverse de conserver la totalité ou une partie des rafles bien mûres, estimant qu’à ce moment, elles apportent des tannins (corps), de la complexité (arômes) et de la fraîcheur (acidité) au vin.
Concrètement, l’égrappage est effectué mécaniquement grâce à une machine appelée….un « érafloir ». Comme c’est bizarre !!
Il doit être réalisé à petit débit et en douceur, sans brutalité aucune car il est primordial de traumatiser le moins possible les grains de raisin.
Sinon, les grappes sont abimées, des débris de rafles broyés peuvent libérer de la sève et des substances amères et herbacées dans le jus. Et on obtiendrait alors tout le contraire de l’effet recherché.
Pour conclure, on dira que les raisins soient ou non éraflés, une chose est certaine, le mot de la fin revient à l’homme de l’art, le viticulteur, qui met en œuvre tout son savoir-faire pour livrer aux amateurs, que nous sommes, (je connais d"autres qui là aussi se reconnaitront!!) de superbes nectars.