Comme promis, voici la suite de notre super repas au restaurant le Saint-James.
Pour accompagner notre plat - un filet mignon de porc avec une poêlée de légumes pays, sauce en réduction - ainsi que l’entrée - une terrine de confit de lambis au gingembre et sa salade de papaye verte - nous avions choisi de partir vers les vins des Côtes du Rhône et plus particulièrement l’appellation Hermitage.
Deux grands moments de plaisir et de gourmandise avec de beaux mariages entre plats et vins qui se sont sublimés à tour de rôle.
L' HERMITAGE est l'une des dix appellations locales des côtes-du-rhône. Elle se situe dans sa partie septentrionale et dans le département de la Drôme. Il y a trois communes pouvant produire les vins de cette AOC : Tain-l'Hermitage, Crozes-Hermitage et Larnage.
On attribue l'origine de l'appellation au chevalier STERIMBERG qui, rentrant de la croisade contre les Cathares voulait se repentir en vivant dans un ermitage sur la colline de Tain.
Le vignoble de l’appellation couvre 117 hectares, produit 3 635 hectolitres et son rendement est limité à 40 hl / ha. Ce grand vin, qui se présente en rouge et en blanc. Le terroir exceptionnel de ce haut lieu de la viticulture, est composé d’arènes granitiques sur des gneiss et des micaschistes.
Le vin rouge, à base de syrah, peut recevoir un ajout de 15 % de roussanne et de marsanne. Sa robe somptueuse est d’un rouge rubis profond. Ses arômes de fruits rouges, dans sa jeunesse, évoluent, au fur et à mesure de son vieillissement vers des notes de fruits à noyau et d’olives vertes pour arriver ensuite vers un nez où dominent les senteurs de sous-bois, de cuir et de truffe. En prenant de l’âge, ce vin puissant, charnu et vigoureux acquiert alors une étonnante rondeur et une grande souplesse.
Le vin blanc, à la superbe robe jaune doré, assemble roussanne et marsanne. Il est caractérisé par sa floralité où se décèlent des fragrances d’iris, de narcisse et de tilleul. Au cours de son vieillissement apparaîtront des notes de vanille et d’amandes grillées. C’est toujours un vin souple, gras et de longue persistance aromatique.
Domaines E GUIGAL
C'est dans l'antique village d'Ampuis, berceau des vins de Côte Rôtie, on voit encore, dans ce vignoble vieux de 2.400 ans, les murettes caractéristiques de la culture en terrasses datant de l'époque romaine - que le domaine Guigal fut fondé en 1946 par Etienne Guigal. Arrivé dans la région en 1923 à l'âge de 14 ans. Celui-ci y vinifia 67 récoltes et participa au début de sa carrière au développement des Etablissements Vidal Fleury.
Malgré son jeune âge, Marcel Guigal fut amené à seconder son père dès 1961, quand ce dernier fut brutalement frappé de cécité totale. Son travail et sa persévérance permirent aux établissements Guigal d'acheter en totalité la société Vidal Fleury en 1984, laquelle conserve cependant son identité propre et son autonomie commerciale.
Le Domaine GUIGAL vinifie et élève dans ses caves à Ampuis les Appellations septentrionales de la Vallée du Rhône. L’élevage des grandes appellations méridionales Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Tavel et Côtes-du-rhône est également assuré dans ces même caves.
Alors, après cette présentation, continuions donc notre remonter dans le temps et le déroulement du repas, avec l’Hermitage rouge 2006 de chez E Guigal.
La robe est d’un beau rouge violacé, foncé, dense.
Le nez est sur la finesse avec des notes de fruits noirs confiturés et de bois précieux, havane, café grillé et chocolat. Un nez expressif et complexe qui annonce un grand vin.
La bouche confirme cette impression, elle est tout en équilibre et finesse, avec une belle expression du fruit sur un boisé élégant, une très bonne longueur et persistance. Un vin superbe encore dans « sa prime jeunesse » car il possède un grand potentiel de garde et de vieillissement.
Le mariage avec le plat a été fort agréable, le vin possédant suffisamment de force et d’élégance pour répondre au goûteux de la viande, aux notes grillées de la poêlée et de la réduction de la sauce.
Pas question de passer sous silence le Châteauneuf-du-Pape rouge 2006, E. Guigal qui aura très bien joué son rôle de « mise en bouche » pour se refaire le palais après l’entrée et l’Hermitage blanc 2002.
La robe est d’un jaune or à doré avec des reflets verts, brillante et lumineuse. Les années ont commencé à marquer la robe.
Le nez superbe sur des notes de fleurs blanches, mais aussi de bois précieux, de vanille, d’amandes grillées et de fruits confits.
La bouche a beaucoup d’élégance, avec des arômes de fruits exotiques confits et de pain grillé. De la longueur et de la persistance sur la minéralité et la fraicheur avec une finale fruitée-sucrée. Superbe. On a là un grand vin blanc déjà bien agréable et avec de l’avenir.
Que dire du mariage avec la verrine de lambis, si ce n’est que ce fut le pied !! Si je peux me permettre.
Pour conclure, deux mots sur le Saint-Joseph 2007 qui aura bien été apprécié à l’apéritif pour sa fraicheur et ces notes d’agrumes.