Le cahors est un vin rouge français d'appellation d'origine contrôlée du vignoble du Sud-ouest de la France.
Son vignoble produit exclusivement du vin rouge avec le cépage côt (appelé aussi malbec ou auxerrois).
Il est situé à l'ouest de la ville de Cahors, à cheval sur la vallée du Lot dans le département éponyme et sur les causses du Quercy au sud de cette vallée.
Ce vignoble multiséculaire a connu une grande renommée du Moyen Âge jusqu'à la crise du phylloxera.
Son « black wine » est vendu expédié de l'Angleterre jusqu'à la Russie.
La culture de la vigne a été implantée par les Romains.
Ils créent Divona Cadurcorum (ville des Cadurques). Le commerce du vin prend naturellement son essor avec le transport des barriques sur le Lot vers Burdigala. La navigation parfois dangereuse est un facteur de développement.
Au Moyen Âge, il est appelé le « vin noir ». Clément Marot chanta les vertus de cette « liqueur de feu ».
Il était sur les tables du mariage d'Aliénor d’Aquitaine avec Henri II, roi d’Angleterre, ce qui lui ouvrit les portes de Londres.
Le pape Jean XXII, né à Cahors en fit son vin de table et de messe, le faisant connaître à ses hôtes.
Dès son introduction à la cour d’Angleterre, le vin de Cahors va devenir un concurrent jugé redoutable pour les vins de Bordeaux.
Les viticulteurs bordelais obtiennent du roi Henri III d'Angleterre le privilège bordelais en 1241: les vins du haut-pays ne peuvent entrer dans le port de Bordeaux avant la Noël.
À cette date, la navigation est plus difficile et de nombreux bateaux sont déjà repartis chargés. Ce privilège permet aux vignerons bordelais d'écouler leur production.
Le roi de France devient suzerain de Bordeaux après la bataille de Castillon. Pour s'attacher le respect de ses nouveaux sujets, il renouvelle le privilège.
C'est finalement Louis XVI qui réglera le conflit plus de cinq siècles plus tard en 1773, en mettant en place une médiation entre les viticulteurs.
François Ier l'apprécie au point de confier à des vignerons cadurciens le soin de créer le vignoble de Fontainebleau, tandis que Colbert n’hésitait pas à le proclamer supérieur au bordeaux.
À partir de la Renaissance, le petit âge glaciaire nuit à la maturité des cépages bordelais. Le vin de Bordeaux devient un « clairet » et certains négociants remontent en couleur leurs vins avec ceux du haut-pays dont le cahors et le Gaillac.
Hélas, cette pratique rémunératrice fait disparaître le nom de la région de production. La réputation des vins de Bordeaux s'améliore au détriment de celle de Cahors.
Le tsar Pierre le Grand se soignait au Kaorskoie vino, le vin de Cahors, et l'Église orthodoxe l'adopta comme vin de messe.
Dans la marine, les officiers buvaient du cahors alors que les matelots buvaient du borde[]aux.
Au XVIIIe siècle, près de 10 000 tonneaux de vins transitent par Bordeaux pour partir ensuite ers le nord de l'Europe, les Antilles ou les Amériques.
Le cahors tombe peu à peu dans l'oubli. Avant la fin du XIXe siècle, le phylloxéra de 1876 anéantit le vignoble. Après des années de tâtonnement, les spécialistes de la bestiole découvrent l'intérêt du greffage.
Hélas, le premier porte-greffe utilisé ne supporte pas le calcaire. Cahors ou Cognac sont désarmés. Une solution vient avec l'utilisation d'hybrides. Ce virage vers la production de masse de vins de qualité secondaire sauve néanmoins la viticulture locale de l'anéantissement. Les viticulteurs qui choisissent cette voie sont les aïeux de ceux qui remonteront un vignoble de qualité au 20ème siècle.
En 1947, des viticulteurs décident de relancer la culture du côt.
Ils créent la cave coopérative de Parnac et trouvent chez des viticulteurs bordelais des greffons de côt.
Le vignoble cadurcien est installé sur deux terroirs distincts : les coteaux de la vallée du Lot et les Causses.
Trois terrasses alluviales du Lot offrent des terroirs différents.
La première, plus riche en eau, donne des vins fruités ; sur la deuxième, ils ont plus de rondeur et sur la troisième, le drainage plus poussé donne les vins les plus structurés, aptes à la garde. Sur cette zone, outre les alluvions anciennes du Lot, des éboulis calcaires du causse constituent aussi le sous-sol drainant.
Le vignoble du causse est situé au dessus de 300 mètres d'altitude, sur la rive gauche ; la terre y est moins fertile que celle de la vallée.
Les sols sont très drainants, les racines doivent plonger profondément pour trouver l’eau.
La vigne est habituée aux conditions extrêmes et résiste mieux aux périodes climatiques difficiles. Sur le plateau, à part quelques céréales, seule la vigne pousse. Les plateaux sont plus aérés, pendant les fortes chaleurs, il n'y a pas d'effet cuvette où l'air devient irrespirable.
En été les journées sont chaudes et les nuits plus fraîches, les raisins arrivent à maturité avec une semaine de retard par rapport à la vallée.
Ils produisent des vins moins charnus mais très fins.