Si Beaujolais s'écrit avec un "s", c'est parce qu'il y en a 12 !
Il y a quelques temps dans un article (ici), je vous rappelais que Beaujolais ne se conjuguait pas uniquement au « nouveau » et à quelques heures de l’événement médiatique mondialement attendu, même s’il semble depuis quelques années rassembler moins de fidèles autour des autels dressés à sa gloire éphémère, il n’en demeure pas moins prisé par d’irréductibles buveurs !!
Alors pour ceux et celles qui depuis longtemps (ou plus récemment), comme moi, ne sacrifient plus ouvertement à cette Bachique tradition, trempant mollement et avec appréhension leurs lèvres dans un verre, histoire de pas passer pour l'empêcheur de tourner en rond et mourir idiot, goûte sans conviction ce breuvage nouveau, je vous propose de partir à la découverte de dix crus du Beaujolais, bien plus « intéressants ».
Tous produits au nord de Belleville-sur-Saône avec des expositions, des terroirs et des microclimats différents, chacun a sa personnalité. Du nord au sud :
Le Saint Amour (320 ha) : Le plus septentrional de tous, son terroir est argilo-siliceux et très caillouteux. Il a une robe légèrement violacée, des arômes de kirsch ou de réséda, un corps tendre et harmonieux.
Le Juliénas (580 ha) : Voisin du Saint Amour, sa robe est rubis violacé, aux arômes fruités ou floraux (fraise, senteurs des bois), au corps nerveux, qui s'arrondit avec le temps.
Le Chénas (270 ha) : C'est le plus rare des crus du Beaujolais. Sa robe est rubis teintée de grenat, ses arômes floraux à boisés, d'où son nom, son corps charnu et enveloppé.
Le Moulin-à-vent (660 ha) : Sa robe rubis, aux reflets violets, est profonde. Ses arômes de fruits rouges donnent avec l'âge un bouquet à la rose fanée et aux épices. Son corps est charpenté : c'est un vin à attendre.
Le Fleurie (870 ha) : Ce cru grandit sur les collines de la chapelle de la Madone. Sa robe est carminée, ses arômes floraux (iris, rose, violette) : c'est l'élégance.
Le Chiroubles (360 ha) : C'est le plus « élevé » des crus du Beaujolais, en terme d'altitude, d'où ses qualités « aériennes » d'arômes de fleurs (violette, muguet, pivoine), de velouté délicat.
Le Morgon (1.100 ha) : Sa robe est intense, carminée. Ses arômes sont ceux de fruits mûrs à noyaux (cerise, pêche) ; c'est un vin au corps viril, qui se bonifie en cave. (voir ici)
Le Régnié (400 ha) : D'une belle couleur rubis, aux arômes de petits fruits rouges (mûres, groseilles), c'est un vin dominé par la finesse.
Le Côte de Brouilly (310 ha) : Situé sur la colline du même nom, au cœur du vignoble, c'est un vin racé, habillé d'un beau pourpre, aux arômes de raisins frais, au corps équilibré.
Le Brouilly (1.300 ha) : C'est le plus méridional des vins du beaujolais. C'est un vin à la robe rubis profond, aux arômes de fruits rouges, de prune, au corps vineux.
Sans oublier :
L'appellation Beaujolais Villages, produite dans 38 communes et couvre 6 000 hectares, s'étirant sur une trentaine de kilomètres, du nord au sud, entre la Vallée de la Saône, les monts du Haut-Beaujolais et les monts de la Haute-Azergues. Ils sont du même style que les Beaujolais, avec plus de complexité aromatique et de capacité à la garde.
Produit dans la partie méridionale du vignoble, l'appellation Beaujolais comporte principalement des vins rouges. Ces vins dont les ceps sont implantés sur les terres des Pierres Dorés. Gouleyants, fruités, pétulants de jeunesse, ce sont les vins les plus conviviaux qui soient.
Ces vins sont la perle rare du vignoble, issus du cépage Chardonnay, comme pour les Bourgognes blancs.
Les Beaujolais blancs offrent des arômes subtils de fruits frais (poire, amande fraîche, fruits exotiques) et de fleurs blanches. Ils allient étoffe et fraîcheur, un équilibre abouti entre rondeur et finesse dans lequel se trouve aussi un zeste de complexité et parfois une touche vanillée s'ils ont connu le fût.
Il ne vous reste plus qu’à faire votre choix !!!