A l’occasion de la 15ème édition de la Percée du vin jaune du Jura, 5 et 6 février 2011, une bouteille de 1774 sera mise en vente au cours de la traditionnelle vente aux enchères.
Le Vin jaune
Issu exclusivement du cépage savagnin, il est cultivé sur des sols marneux très ingrats et est vendangé tard dans la saison, d'octobre à la Toussaint.
Vinifié traditionnellement en blanc puis vieilli pendant six ans et trois mois en fût de chêne, un voile de levure se développe alors en surface qui le protége du milieu extérieur. (Le fameux Xérès participe du même principe d'élaboration).
C'est cette longue période d'élevage sous atmosphère oxydative qui va transmettre au vin sa couleur jaune, ses arômes et saveurs typiques de noix verte, d'amande, de pain grillé et parfois de pain d'épices. Le vin est embouteillé en "clavelin", une bouteille de 62 cl ; cette contenance correspond (pour un litre) à la quantité de vin restant après les six ans de passage en fût. Le voile de levures protégeant le vin de l'oxydation au cours des six années d'élevage est "percé".
La Percée du vin jaune
Elle a lieu tous les ans dans le Jura au mois de février, et ce depuis maintenant 15 ans. La prochaine édition se tiendra en Arbois. Cet événement qui réunit plusieurs dizaines de milliers d’amateurs tous les ans, célèbre l’arrivée d’un nouveau millésime de vin jaune. Rappelons que ce vin doit vieillir 6 ans et 3 mois en fûts avant d’être mis en bouteilles dans des clavelins de 62cl.
Cette année, pour ponctuer l’événement, une famille de descendants de viticulteurs a souhaité participer à la fête en proposant à la vente un flacon daté de 1774. Cette bouteille décrite comme étant « dans un état impeccable, tout comme la cire et le bouchon », d’une contenance de 87cl, a été produite par le vigneron arboisien Anatole Vercel (1725-1786).
Conservée par sa famille de générations en générations, elle est proposée aux amateurs de vin jaune, pour leur montrer, si besoin est, la force de ce vin qui défie le temps sans sourciller. La mise à prix est attendue aux alentours de 6000 à 7000€, et les organisateurs de la vente espèrent un résultat d’environ 10.000 à 15.000 €.
“Vieilli en tonneau pendant une quinzaine d’années, comme cela ce pratiquait à l’époque, ce vin a probablement été mis en bouteille sous la Révolution française par le fils d’Anatole Vercel“, a indiqué M. Pujol, organisateur de la vente.
Texte et photo IDEALWINE (http://www.idealwine.net/blog/).