Mercredi 9 novembre 2016 : « Domaine Jean-Louis Chave, ses Saint-Joseph sont tout aussi recherchés »
Célèbre pour ses Hermitages, Jean-Louis Chave s’est lancé depuis plus de 15 ans dans une aventure viticole sur Saint-Joseph, entre retour aux sources familiales et mise en lumière de terroirs d’exception.
Peu de vignerons dans le monde peuvent se targuer de produire du vin depuis 1481. L’ancêtre des Chave reçu en effet, à la fin du XVème siècle, une parcelle de vigne sur le coteau de Bachasson de la part du seigneur local pour « service rendu ».
L’Histoire ne dit pas lequel, mais il marque le début de plus de 500 ans d’une relation passionnée de cette famille ardéchoise avec la vigne. Bien sûr, pas d’appellation Saint-Joseph à l’époque, celle-ci n’ayant été créée que dans les années 1950.
Pourtant, Bachasson est l’un des 5 terroirs qui représentent le cœur historique et qualitatif du Saint-Joseph, avec les vallées de Chalaix, des Champs (et son coteau Saint-Joseph, éponyme de l’appellation), des Oliviers et du Doux (avec l’excellent coteau de Sainte-Épine).
Dévasté par le phylloxera à la fin du XIXème siècle, le magnifique coteau sera délaissé jusqu’au milieu des années 1990, période de sa renaissance initiée par Jean-Louis Chave.
C’est ainsi qu’il se lance en 1996 dans un travail titanesque de reconstitution du lieu-dit Bachasson dont l’histoire viticole avait été interrompue pendant plus d’un siècle. S’ensuivent plus de 15 ans d’efforts acharnés pour remonter les kilomètres de murs de pierres sèches, sélectionner et replanter le matériel végétal.
Pour ce faire, une pépinière est créée en interne afin de réaliser une sélection massale, c’est-à-dire un choix de vignes au patrimoine génétique qualitatif et diversifié. Aucun désherbant chimique, tous les sols sont travaillés à la main.
Parallèlement aux travaux menés sur Bachasson, Jean-Louis décidé de racheter en 2009 le clos Florentin dans le village de Mauves, seul clos ceint de murs sur l’appellation Saint-Joseph qui a le grand avantage de posséder de très vieilles vignes de syrah.
S’il vinifie ce vin depuis 2009 et l’intègre à l’unique cuvée générique de Saint-Joseph du domaine, Jean-Louis n’en oublie pas qu’avant le phylloxera, le clos s’étendait jusque sur la colline située au-dessus.
Ce seront donc de nouveaux travaux de replantation et de restructuration de cette parcelle qui vont être engagés pour redonner ses lettres de noblesse au clos.
Les vins dégustés :
Saint-Joseph « Offerus » 2006
Robe rouge grenat foncée dense, légèrement orangée en bordures
Nez de fruits confits, bois précieux, champignons, expressif et complexe
Bouche encore agréable sur les fruits confits et le boisé, la torréfaction, mais finale très légèrement desséchante. Vin à son apogée et à boire.
Note : 14/20
2011
Robe rouge violacée très foncée presque noire
Nez ferme puis des notes de fruits noirs, cassis et groseille mais du mal à se développer
Bouche superbe, beaucoup d’équilibre entre puissance et finesse, sur des notes de fruits noirs avec un léger boisé. Très belle longueur et finale tannique. Agréable à boire mais surtout à attendre.
Note : 16,5/20
2010
Robe idem au 2011
Nez animal, musc, champignons, bois précieux, plus expressif et complexe
Bouche plus austère avec des tannins et matière à la présence marquée. Belle longueur et finale fruitée. Bien mais vraiment à attendre pour découvrir tout son potentiel.
Note : 15/20
2008
Robe rouge grenat légèrement tuilée orangée
Nez de champignons, sous-bois, arômes tertiaires d’évolution avec pointe de bois précieux
Bouche sur la finesse avec des arômes d’épices, tannins et matière fondus, belle longueur et finale sur les fruits confits (évolution). Persistance épicée. Un vin magnifique à boire et pouvant encore attendre.
Note : 16/20
2004
Robe orangée tuilée, un peu trouble, marquée par l’âge.
Nez d’évolution, torréfaction, sous-bois.
Bouche marquée par l’évolution sur des notes de fruits confits, torréfaction. Donne l’impression d’une évolution trop rapide !! (Le bouchon était très imbibé). Dommage.
Note : 13+/20