Clou des festivités, la Nuit de la blanquette clôt le carnaval de la cité audoise, une tradition colorée et vieille de 400 ans. Rendez-vous le 17 mars.
Dans le département de l’Aude, à 25 kilomètres au sud de Carcassonne, en ces mois de carnaval (du 7 janvier au 17 mars 2024), la toute nouvelle Maison des Vins de Limoux invite les visiteurs à découvrir la grande diversité des blancs et rouges de l’AOC languedocienne, issus de vignes réparties sur quarante-et-une communes.
La blanquette de Limoux, vin blanc effervescent, reste assurément le plus célèbre d’entre eux depuis son classement en AOC en 1938.
Les défilés du carnaval de Limoux perpétuent une tradition vieille de plus de 400 ans. Des bandes de majestueux, redoutables personnages déguisés et masqués, sortent et paradent dans les rues et places de la cité au son de musiques et chants traditionnels.
L’usage veut qu’à la fin de la période des célébrations soit procédé au jugement public de Sa Majesté Carnaval, un grand mannequin de paille porteur de tous les méfaits et péchés de l’année écoulée, et à son incinération durant la nuit de la blanquette, programmée cette année le dimanche 17 mars.
L’impressionnant événement nocturne, recréé dans les années 1970, a vocation à célébrer le vin identitaire de la région et à étancher la soif des carnavaliers.
Réputée depuis le XVIe siècle, la blanquette de Limoux est considérée par les spécialistes régionalistes comme étant le plus vieux vin pétillant du monde. Des documents attestent de son invention par les moines de l’abbaye de Saint-Hilaire en 1531. L’histoire attribue l’existence de son procédé de vinification à la découverte fortuite d’un moine ayant observé que le vin qu’il avait mis en bouteilles formait des bulles, comme s’il commençait une nouvelle fermentation.
Au siècle suivant, la chronique évoque des échanges de bons procédés de vinification entre les abbayes bénédictines de Saint-Hilaire dans l’Aude et de Saint-Pierre d’Hautvillers en Champagne. La légende fait même état d’une visite d’un certain Dom Pérignon, venu en pèlerinage dans le diocèse de Carcassonne avant de s’en retourner dans son monastère champenois pour y parfaire et maîtriser la prise de mousse.
Les carnavaliers de Limoux auront l’opportunité de fêter dignement cette hypothétique rencontre qui a changé la face de ce vin mondialement apprécié.
Et ce ne sont pas les Martiniquais, ni le Guadeloupéens -Premiers consommateurs de champagne au monde par tête d’habitant- qui me contrediront !!