750 grammes
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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 16:00

Pour ce onzième mois de l’année, la dégustation mensuelle des Compagnons va les conduire vers une référence de l’appellation Saint-Julien.

Le Chateau-Lagrange.jpgchâteau Lagrange est connu au Moyen-âge sous le nom de maison noble de Lagrange Monteil et l’on retrouve la trace des divers propriétaires depuis 1631.

 

Le Comte Duchatel, marque à la fois la propriété et le Médoc en étant l’initiateur du drainage des vignes.

Le Comte porte la production à 300 tonneaux. C’est la grande époque de Lagrange qui en 1855 voit le classement lui attribuer la position de troisième grand cru classé.

 

Puis le domaine connaît une longue période difficile avant son rachat par la société nippone Suntory qui apporte les capitaux nécessaires à la spectaculaire rénovation du domaine.

Marcel Ducasse, recruté dans ce but, a dirigé de 1984 à 2007 avec succès cette entreprise, l’accompagnant d’une profonde restructuration de l’exploitation. En mai 2007, Bruno Eynard succède à Marcel Ducasse à la direction de Lagrange après l’avoir assisté à la direction technique pendant 17 ans.

 

Totalement situé sur l’appellation Saint-Junien, le vignoble, d’un seul tenant, s’étend sur deux croupes de graves d’origine « Gunziennes » orientées Nord-Sud. Tantôt fines tantôt plus grossières, ces graves sont accompagnées soit de sable soit d’argile ferrugineuse.
Sur une surface totale de la propriété de 157 hectares, 115 hectares sont plantés
.

 

L’encépagement rouge, très conforme au terroir du Médoc, est constitué par 65% de Cabernet Sauvignon, 28% de Merlot et 7% de Petit Verdot. Le Cabernet Sauvignon apporte structure et aptitude au vieillissement, le Merlot, rondeur et chair, le Petit Verdot, fruit et complexité.

Vinification

Une vinification bordelaise traditionnelle est conduite dans des cuves inoxydables gérées par un système de thermorégulation. La capacité du cuvier est de l’ordre de 10 000 hectolitres répartis dans 63 cuves d’une capacité unitaire de 66 à 220 hectolitres.
 

La durée de cuvaison qui peut varier de 15 à 25 jours est déterminée à la dégustation en fonction de l’évolution tannique des vins en fermentation.
 

De façon à respecter au maximum la finesse et le fruité, la température de fermentation ne dépasse pas 28/30°C. Il en est de même des remontages qui sont limités en nombre et d’intensité modérée.

 

Les vins  dégustés

 

Les Fiefs de Lagrange 2005

Robe rouge pourpre violacée à noire, très dense

Nez de fruits noirs mûrs (cassis, groseille), de la fraîcheur et du torréfié

La bouche est puissante avec des tannins et de la matière bien présents mais pas rugueux, une longueur moyenne et une finale sur le fruité et une pointe de boisé. Certains ont été gênés par un peu d’acidité. Un joli second vin avec du potentiel et un bon rapport qualité/prix.

Note 13,5/20

 

Château Lagrange 2006

Robe rouge pourpre violacée à noire, très dense

Nez lacté, brioche, beurre frais (malolactique pas terminée), expressif mais pour l’instant peu complexe (monolithique) puisa avec l’aération des notes de brulé, cacao amer, boisé apparaissent.

La bouche est sur la puissance maîtrisée avec là aussi beaucoup de tannins et corps qui demandent à être attendus pour plus d’équilibre. On a une bonne longueur et la finale est végétale (poivron vert) et épicée (poivre blanc). La persistance est sur des notes de fumée, torréfaction (bois de l’élevage).

Un beau vin avec un grand potentiel d’évolution entre 2016 et 2020

Note 15/20

 

Château Lagrange 2002

Robe rouge pourpre violacée à noire, très dense, toujours pas de signe d’évolution

Nez sur les fruits noirs (cassis), le grillé, la torréfaction, le boisé, du havane, poivron. Un nez expressif et complexe entre arômes secondaires et tertiaires.

La bouche est cette fois sur le registre de l’équilibre, on a beaucoup de finesse mais aussi de la puissance de tannins bien ronds et mûrs qui apportent une très belle longueur. La persistance est sur des notes fruitées avec une finale grillée à torréfiée.

Un très, très beau vin avec du potentiel dans un millésime pas si exceptionnel que cela. Le travail du grand Château.

Note : 16/20

 

Château Lagrange 1998

Robe rouge grenat tuilée orangée très marquée en bordures du disque.

Nez animal, musc, champignons (truffe), sous-bois, humus, bois précieux. Expressif

Bouche très souple et équilibrée, l’ensemble est rond et sur la finesse de la matière. On a une belle longueur et la finale est sur des notes mélangeant le végétal, le grillé et les épices. La persistance apporte des arômes de bois précieux et havane.

Superbe, on est face à un grand vin qui va encore évoluer très favorablement sur les prochaines années.

Note 17,5/20

 

Château Lagrange 1995

Robe rouge grenat tuilée orangée très marquée par l’âge

Nez animal, musc, champignons, sous-bois, proche du 98

La bouche joue également sur le registre de la finesse et de l’équilibre avec un peu plus de puissance (tannins et matière plus présents, on peut s’en étonner !! effet millésime ?). La longueur est très impressionnante et la persistance est nettement sur des arômes tertiaires de torréfaction, bois précieux et havane avec malgré tout une pointe de fruité.

Là aussi un joue dans la cours des grands et il est bien difficile de départager les deux millésimes.

Note : 18/20

 

L’excellent plat (daube de bœuf et pâtes fraîches) préparé Max a été le point final de cette très belle onzième dégustation de l’année.

 

 

Chateau-Lagrange-vins.JPG

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 21:57

« La Bourgogne n'a rien fait de mieux que ce petit coin où elle a réunit ses enchantements », écrit Gaston Roupnel l'écrivain bourguignon.

La « perle du milieu du collier bourguignon » comporte de fabuleux grands crus : Romanée-Conti, Romanée Saint-Vivant, La Romanée, La Tâche, La Grande Rue, Richebourg et sur la commune voisine de Flagey-Échezeaux, Échezeaux et Grands Échezeaux. Proche du paradis, instituée en 1936, l'appellation Vosne-Romanée et ses premiers crus partagent l'expression la plus sublime du Pinot Noir.

  Vosne-Romanee-1er-cru.JPG

Généralités

Appellation Village de la Côte de Nuits, en Côte d’Or.
Cette appellation comporte 15 climats classés en Premier Cru.
Communes de production : Vosne Romanée et Flagey-Échezeaux.
La commune de Vosne-Romanée produit six Grands Crus et la commune de Flagey-Échezeaux  en produit deux.
Les appellations Vosne-Romanée et Vosne-Romanée premier cru peuvent être suivies ou non du nom de leur climat d'origine.

 

Superficie en production : 153,60 ha dont 56,64 ha en Premier Cru

 

Caractères du Vins

Un vin vermeil, d'une nuance variant du rubis pur à la tulipe noire et souvent soutenue. Une robe rouge feu, allant parfois jusqu'au grenat, tirant sur le pourpre sombre. Le fruit bien mûr sur fond épicé constitue le bouquet fréquent, assorti de fraise et de framboise, de myrtille et de cassis.

Ce complexe d'arômes fondus et raffinés évolue avec l'âge vers la cerise à l'eau-de-vie, le confit, le cuir et la fourrure, la gibecière de retour de la chasse aux bois. Au palais, velours et distinction, on y trouve la plénitude du Pinot Noir de haute école. Un vin de garde bien sûr, équilibrant richesse et tanins, texture et architecture sous une attaque bien enlevée.

Le fond peut paraître austère dans sa jeunesse. Il doit développer en bouteille sa structure et son gras.

  Vosne-Romanée - Le Village

Le Pinot Noir

Le pinot noir est connu de très longue date en Bourgogne, comme le montre, par exemple, la variabilité génétique de ce cépage. Il pourrait provenir de vignes sauvages sélectionnées et cultivées au moment de l'arrivée des Romains.

À ce titre, il pourrait être l'allobrogica, cépage romain antique. Au Moyen Âge, son histoire se confond avec celle des monastères qui contribuèrent à la renommée du vignoble bourguignon. Chaque village conserve jalousement sa variété de pinot, créant au fil des mutations une grande variété de familles.

 

Climats classés en 1er cru :

Commune de Vosne-Romanée : Les Beaux Monts, Les Suchots, Aux Brûlées, La Croix Rameau, Clos des Réas, Les Gaudichots, Les Chaumes, Aux Malconsorts, Au-dessus des Malconsorts, Cros Parentoux, Aux Reignots, Les Petits Monts.

Commune de Flagey-Échezeaux : Les Beaux Monts, Les Rouges, En Orveaux.


Conseil du sommelier

Sous une architecture tannique puissante, mais veloutée à souhait, ce vin opulent, charnu et épicé préfère les viandes fortes et aux fibres bien dessinées, qu'il pourra dompter et envelopper.

Les belles volailles rôties, l'agneau patiemment rôti au four et le gibier à plumes rôti auront de loin sa préférence. Mais un pavé de boeuf maigre et ferme en bouche y trouvera une réponse tout en rondeur, et les couscous épicés à la volaille seront également ravis.

Avec les gourmets, l'accord original sur un foie gras poêlé a aussi ses aficionados. Compte tenu de sa présence, il pourra être associé aux fromages à saveurs intenses comme l'époisses, le langres, le saint-florentin, l'aisy cendré mais également le cîteaux.

Température de service : 14 à 16 °C.

PPELLATIOE L I E

Les vins dégustés

 

Vosne-Romanée Michel Gros 2002

Robe rouge rubis orangée à grenat, début évolution.

Nez de confiture de fruits rouges (fraise et cerise) puis du grillé, du fumé, bois.

La bouche est comme le nez sur le fruité avec de l’acidité et de la minéralité, une bonne longueur. La finale est sur le torréfié et le grillé (bois) et la persistance revient sur le fruit (cerise).

En conclusion, un vin bien fait agréable à boire mais qui peut encore évoluer sur le 2 ou 3 prochaines années.

Note : 13,5/20

 

Vosne-Romanée « Aux Brûlées » Michel Gros 2004

Robe rouge pourpre, foncée te dense (pour un Bourgogne)

Nez sur la minéralité, les cailloux (silex) puis de l’humus, des feuilles mortes, puissant.

Bouche avec du corps, de la puissance en première attaque mais l’ensemble est rond avec une finale sur une belle trame acide. La longueur est bien. La persistance et la rétro-olfaction sont sur le torréfié. Le vin est un peu fermé et austère en bouche aujourd’hui mais il possède de très belles qualités qui ne demandent qu’à se révéler avec le temps. Au moins 10 ans en cave.

Note : 14,5/20

 

Vosne-Romanée « Clos des Réas » Michel Gros 2004

Robe rouge pourpre, foncée et dense, comme celle du « Aux Brûlées »

Le premier est sur le grillé, le fumé puis arrive le fruité (cerise), de la finesse, de la rose, une petite pointe de boisé.

La bouche est ronde et équilibrée. Tous les éléments sont là (acidité, minéralité et fruité) parfaitement en place pour un ensemble de grande finesse. Il y une très belle longueur et une finale acidulé avec toujours cette pointe de boisé.

Un très beau vin avec un magnifique potentiel.

Note : 16,5/20

 

Vosne-Romanée « En Orveaux » Château de Marsannay 2004

Robe rouge rubis orangée à grenat

Nez un peu bizarre qui dérange entre cacao, chocolat amer, empyreumatique puis du végétal. Des arômes qui saturent un peu le nez.

La bouche est fermée, voire verte (rafle ou raisins pas assez mûrs), ce qui donne un ensemble dur ou astringent, plus courte et avec une finale sur le végétal.

J’ai du mal à comprendre ce vin et si certains pensent qu’il est trop jeune et évoluera favorablement, je ne ferais pas le même pronostic sur son avenir. A revoir !!

Note : 12,5/20

 

Vosne-Romanée « Les Suchots » Domaine Jack Confuron-Cotetidot 2004

Robe rouge pourpre à noire, foncée et dense

Nez superbe, expressif sur de notes de café grillé, de torréfaction, de sous-bois, de feuilles mortes, de végétal, complexe.

La bouche est dans le même registre avec de la finesse et de l’équilibre entre puissance, acidité, minéralité. Les arômes sont un mélange de fruits et de boisé. Il y a une très belle longueur et une persistance sur la minéralité. Superbe aujourd’hui très grand dans les prochaines années.

Note : 17,5/20

Carte-de-Vosne-Romanee.jpg

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 23:06

En ce premier mercredi de septembre, retour aux fondamentaux pour les Compagnons avec une dégustation à l’aveugle ou seul l’organisateur connaissait les vins.

Et comme a dit un ami : « dans une famille on ne se connait pas, tant qu’on n’a pas vécu un héritage ». Et bien la dégustation à l’aveugle c’est aussi ça, à savoir nous permettre de déguster des vins sous leur vrai visage et non influencer par le prestige de l’étiquette.

Merci à Patrick, de nous avoir ainsi ouvert sa cave avec tant de générosité et permis de goûter à « ses » beaux flacons.

 

Les vins  dégustés :

Degustation-7-sept-2011.JPG 

OSOYOOS Larose 2006 – Colombie Britannique

Robe rouge rubis violacée à noire, foncée et dense.

Nez puissant, torréfié, café, fruits noirs mûrs, boisé très présent, concentration. On s’accorde pour penser qu’il s’agit d’un vin d’un vin étranger.

La bouche confirme l’impression du nez avec un surplus de puissance, d’extraction de fruits mûrs, de rafle, de boisé d’élevage trop présent, tout en étant un peu court. Voilà réunis tous les excès des vins dits du « nouveau monde ».

Note 12,5/20

 

Château Talbot 1995 - 4ème grand cru classé - Saint-Julien

Robe rouge grenat violacée, à peine tuilée en bordures, dense et profonde.

Nez  de champignons, musc et du sous-bois, végétal, expressif.

Bouche sur la finesse et plutôt soyeuse, matière et tannins fondus mais équilibrés, belle longueur avec une persistance et une finale torréfie, de la minéralité. Un vin qui exprime toute la classe du terroir de Saint-Julien entre puissance et finesse. Déjà très agréable à boire aujourd’hui mais surtout avec un grand potentiel d’évolution.

Note : 16,5/20

 

Château La Gaffelière 1996 - Saint-Emilion grand cru

Robe rouge grenat violacée, plus tuilée en bordures, dense et profonde.

Nez pointe d’oxydation, de la poussière qui marque le vin et masque les autres arômes.

Bouche légère qui donne l’impression d’un vin âgé, tannins et matière fondus, la longueur est correcte et la finale est sur le végétal et le sous-bois. Un vin qui a souffert, dommage.

Note : 13/20

 

Château Pavie 1999 - Saint-Emilion grand cru

Robe rouge violacée, dense et profonde, aucunes traces d’évolution.

Nez superbe, expressif, de café grillé, torréfaction, bois précieux, havane, chocolat, complexe. Tout ce que l’on aime et qui « fait » un Grand vin.

Bouche est à l’identique, de la finesse, de l’équilibre, du soyeux des tannins, une très belle longueur, de la matière et du corps, une persistance sur le havane et une finale sur le bois précieux. A boire et à attendre.

Note : 18,5/20

 

Château Ducru-Beaucaillou 2003 – 2ème grand cru classé – Saint-Julien

Robe rouge violacée, dense et profonde. .

Nez café, caramel, moka puis du bois noble, du havane. Difficile de faire aussi bien et complexe que le précédent mais là aussi on sent qu’il s’agit d’un Grand vin. Mais plus jeune, il a besoin d’être attendue, de s’aérer et de s’oxygéner pour dévoiler tous ses arômes.

Bouche est jeune sur le boisé fin de l’élevage, quelques notes lactés et de brioche, de la puissance mais bien maitrisée, des tannins et de la matière équilibrés, une belle longueur et une finale sur le torréfié. Un vin à attendre au moins dix ans pour qu’il s’exprime pleinement.

Note : 17/20

 

Après plus de vingt-cinq ans d’existence, cette dégustation prouve que le Club et les Compagnons ont encore de la ressource.

Merci à Max pour le repas qui a accompagné cette dégustation.

 

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 15:07

Clos-de-Veugeot.jpgVacances rimant avec liberté, point de dégustation  formalisée, ni de verticale ou d’horizontale à se mettre sous la langue en ce mois d’août, mais une belle et intéressante escapade en pays Bourguignon.

Merci aux différents compagnons qui ont apporté leurs contributions à l’organisation de cette « dégustation d’un troisième type ».

 

Les vins  dégustés :

 

Irancy 2006 – Domaine Vincent Dauvissat

Le village d'Irancy est situé à 15 Km d'Auxerre au creux d'une vallée dont les coteaux sont recouverts de vignes et de cerisiers.

Le vin d'Irancy est issu du cépage Pinot Noir dans lequel peut entrer dans sa composition le cépage césar pour accentuer couleur et typicité. Il est marqué par des arômes de cassis, de cerises et d'épices.

En bouche, il présente une bonne vivacité et une réelle aptitude à la garde.

L'Irancy AOC n'est vinifié qu'en vin rouge, mais il existe également un rosé.

Les vins d'Irancy se dégustent dès trois ou quatre ans d'âge, mais leur longévité peut dépasser sans problème 1 à 2 décennies dans les bonnes années.

                        Robe rouge rubis à pourpre, foncée et dense.

Nez sur les fruits rouges (cerise), minéralité, bois de l’élevage, pointe de lacté, jeunesse

Bouche équilibrée et souple sur le fruit mûr (cerise), du boisé de l’élevage, bonne longueur. Finale épicée avec de la fraîcheur, de la minéralité et du croquant.

Un vin fort agréable et réussi, c’est vrai pas très complexe. Si certains pensent qu’il peut vieillir, d’autres préfèrent le boire ainsi.

Note : 13,5/20 

 

Gevrey-Chambertin 1er cru Lavaut Saint-Jacques 2004 – Domaine Jack Confuron-Cotetidot

Vigneron sourcilleux, au caractère si trempé qu'il désarçonne parfois le visiteur trop imbu de lui-même, "Jacky" Confuron passe progressivement la main à ses deux fils, Jean-Pierre et Yves, tous deux œnologues formés à rude école.

On cueille ici les raisins à l'apogée de la maturité, parfois au prix des plus grands risques, dans l'intention de produire des vins colorés, profonds et de longue garde, certes un peu rustiques dans leur extrême jeunesse mais d'une intensité, d'une fraîcheur et d'un naturel incomparables une fois parvenus à maturité.

                       Robe rouge grenat presque noire, très foncée et dense.

Nez puissant de champignons (truffe), de sous-bois, de bois précieux, de cave, minéralité, complexe et qui s’est développé tout au long de la dégustation (café, chocolat, fruits noirs, empyreumatique, etc.)

Bouche sur le même registre, de la puissance maîtrisée, de la complexité. On retrouve les arômes de champignons ainsi que le boisé noble d’ l’élevage, du corps et de la matière. Une très belle longueur et une finale empyreumatique avec en mélange de havane et de fruits.

Un très grand Bourgogne à attendre au moins 10 ans.

Note : 17/20

 

Pommard 1993 – Domaine Joliot

« On s’attache ici à élever de vrais vins de Bourgogne, où la présence aromatique est primordiale, alliée à des prix particulièrement sages. En plus, et c’est toute la force de ce domaine, on propose des millésimes qui commencent à s’ouvrir et prouvent le potentiel d’évolution de ces crus, s’il en était besoin.

Pour exemple, le Pommard 2000, est un vin de robe profonde, riche et complet avec des notes de sous-bois et de cassis, corsé, ample, avec des tanins soyeux, de très bonne garde, d’excellente évolution » Guide P. Dussert-Guerber.

                       Robe rouge rubis à pourpre avec bordures orangées.

Nez marquée par une pointe de poussière et sous-bois qui se dégrade vers des odeurs de bouchon trop présent à mon goût.

Bouche idem. Dommage car comme dirait un ami : « derrière le bouchon on pouvait présager quelque chose de fort intéressant ». Certains moins gêné que moi ont apprécié.

Note : /

 

Clos de Vougeot 1998 – Château de la Tour

Le Château de la Tour a été construit en 1890 par les ancêtres des familles Labet et Déchelette, qui ont leurs racines dans le vignoble bourguignon depuis la fin du 15ème siècle.

Il s’élève dans la partie haute non loin du manoir cistercien, propriété des Chevaliers du Tastevin sur une superficie de 6 hectares, ce qui en fait le plus important propriétaire de Clos de Vougeot.

Ce fameux clos, sans doute le plus célèbre de la côte de Nuits est voisin des Musigny, de la Romanée Conti et des Chambertin.

L’exploitation viticole et commerciale est aujourd'hui assurée par François Labet.

                       Robe rouge grenat aux bordures légèrement tuilées, dense et profonde.

Nez sur la finesse, la rose, le sous-bois avec une pointe de champignons mais qui a du mal à se révéler.

Bouche tout en finesse et élégance avec une belle longueur et une persistance sur un joli boisé (havane) et toujours de la rose. La classe du terroir de Vougeot.

Note : 16/20

Une-degustation-eclectique.JPG(L’étiquette de la Romanée Saint-Vivant a souffert, espérons qu’il n’en est pas de même du vin.)

   

Romanée Saint-Vivant Grand Cru « Les Quatre Journaux » 1992 – Dme Louis Latour                                                                                                                     

La Famille Latourest propriétaire d’une partie de la Romanée Saint-Vivant depuis 1898.

Un « Journal » est une ancienne mesure bourguignonne correspondant à la superficie qu’un vigneron pouvait labourer en une journée (0.8 ha).

Ces vignes sont uniquement séparées par un étroit chemin de celle de la Romanée Conti.

                       Robe rouge rubis grenat tuilée et orangée

Nez superbe d’un vin à maturité entre café, chocolat, havane, bois précieux, cerise à l’eau de vie, rose fanée. Une explosion d’arômes qui se prolonge tout au long de la soirée.

Bouche joue sur la grande classe entre finesse et présence maîtrisé. Il y un mélange de fruits rouges très mûrs, de champignons, de rose, etc. Une très belle longueur avec de l’acidité pour la fraîcheur et une persistance sur le bois précieux et la féminité.

Un très grand Bourgogne à son apogée mais qui nous pose un dilemme. En effet compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles cette bouteille a été conservée pendant  de longues années, cela a-t-il été bénéfique au vin ou a-t-il vieilli plus vite que la normale et donc a-t-on eu une chance de joueur de loto ?

Questionnement sans réponse, pas tout à fait car ce fut un grand moment et c’est bien là l’essentiel.

Note : 19/20

 

Toutes les bouteilles ont été ouvertes à 18h45 pour un début de dégustation à 20h. l’Irancy et le Gevrey-Chambertin ont été carafés à l’ouverture. Les trois autres vins laissés en bouteilles ont été carafés au moment du service.

Merou.JPG

Enfin un grand merci à Max pour le repas qui a clôturé en beauté cette dégustation. Le mérou avec sa sauce au roquefort, chutney de mangue, gratin de bananes et coco et salade d’avocat,…), un pur délice.

 

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 14:11

Royaume des blancs secs, l’aire d'appellation des Savennières est limitée à trois communes du sud d’Angers sur la rive droite de la Loire : Savennières, Bouchemaine et La Possonnière.

Au sein de l'appellation, on distingue deux dénominations particulières: La Roche aux Moines et La Coulée de Serrant.

 

Les conditions de production admirables ont probablement été repérées dès les invasions romaines. La culture de la vigne s'est développée à l’époque des grandes abbayes, elle a été poursuivie par les seigneurs puis, au XIXe siècle, par la bourgeoisie angevine.

 Savennières 1

L'AOC Savennières a été consacrée par un décret du 8 décembre 1952.

La superficie totale du vignoble est d'environ 124 hectares.

Le terroir est ancré sur les coteaux perpendiculaires à la Loire, admirablement exposés.

Les sols peu profonds sont composés de schistes gréseux, de filons volcaniques, ainsi que de sables éoliens.

L’influence méso climatique de la Loire permet l’élaboration de vins blancs secs de haute maturité. Ainsi, les orages passent le plus souvent sur la rive gauche de la Loire, épargnant Savennières.

Les vendanges sont manuelles avec obligatoirement 2 tries successives minimum afin que les raisins soient en surmaturité.

Les contrôles des conditions de production se font « à la parcelle ».

Les vins des Savennières, exclusivement des blancs, sont élaborés avec du Chenin Blanc ou Pineau de la Loire (voir le texte).

La garde de ces vins varie de 5 années à des durées inestimables lors des beaux millésimes.

 

Coulée de Serrant : Nicolas Joly magnifie le Savenières

Coulée de Serrant produit probablement l’un des plus grands vins blancs au Monde. Nicolas Joly, bio dynamiste de la première heure, cultive avec passion et raison un vignoble aux pentes mythiques, excluant l'utilisation d'engrais chimique, de pesticides et autres désherbants. Coulée de Serrant est un domaine de grande qualité, véritable figure de proue des vins du Val de Loire.

La Coulée de Serrant est à elle seule une appellation contrôlée de 7 hectares seulement. Située sur des coteaux très raides, dominant la Loire, les vignes issues du cépage Chenin ont plus de 35 à 40 ans d’âge moyen.

Les plus vieilles âgées plus de 80 ans donnent le bois pour faire des nouveaux pieds de vigne porteurs de l’originalité du lieu.

 

En partie cultivé au cheval, ou à la main,  le rendement moyen est de 20/25 hectolitres par hectare.

Le sol très peu épais est posé sur un fond de schiste rouge oblique qui draine parfaitement les vignes de Savennières Coulée de Serrant.

L’orientation des pentes est surtout sud/sud-est. Les vendanges se font en 5 fois sur 3 à 4 semaines pour obtenir la maturité la plus colorée possible et la plus marquée par le botrytis.

Le domaine de Nicolas Joly propose en outre des Savennières Roche aux Moines dont la qualité ne dépare pas les autres crus.

 

Domaine aux moines, géré par Monique et Tessa Laroche (mère et file), le Domaine est situé au sommet du coteau bordant la Loire, rive droite. Point culminant de la Roche aux Moines, il bénéficie d'un microclimat particulièrement favorable, des meilleures expositions du coteau, planté en cépage Chenin pour le Savennières Roche aux Moines, dont la moyenne d'âge est de 25 ans.

 

Le Château de Varennes est situé au cœur de l'appellation Savennières, dans le Val de Loire. Les 7 hectares du vignoble du Château de Varennes, propriété d'Alain Château comme le Château de la Guimonière et le Château Bellerive, sont exclusivement plantés de Chenin blanc. Les vignes sont accrochées aux coteaux de schiste et de grès descendant vers la rive septentrionale de la Loire. Exposées au sud/sud-est, elles profitent d'un ensoleillement exceptionnel.

Moulin de Chauvigné - Sylvie Termeau

Arrivés au Moulin en 1992, Sylvie et Christian ont commencé avec 3 ha de vignes. Les débuts furent difficiles, ils ont créé ce vignoble, construit une cave, acheté du matériel et surtout ils se sont constitués une clientèle fidèle.

Aujourd'hui le vignoble de 10 Ha est situé sur les aires d'appellations de Savennières et Rochefort.

 

Les vins dégustés :

 

Moulin de Chauvigné 2007

Robe couleur jaune pâle aux reflets verts argent. Brillante et lumineuse.

Nez expressif de fruits exotiques confits, ananas, letchi, avec une pointe de brioche et de beurre. Très agréable.

La bouche est tout à la fois soyeuse et vive avec de la fraîcheur, une belle longueur, une finale citronnée et une persistance sur la brioche et le beurre.

Ce vin a beaucoup plu aux membres du groupe avec ce qui ne gâche rien un excellent rapport qualité/prix. J’en connais qui vont faire des achats.

Pour avoir bu à plusieurs reprises le 2007 et plus récemment le 2008, je ne peux que partager ce point de vue et saluer le beau travail de Sylvie et Christian Termeau.

Note : 14+/20

 

Château de Varennes 2005

Robe couleur jaune or tirant sur le doré, paille, marquée par l’âge

Nez sur des arômes d’évolution, de noix, d’orange confite, de pommes mûres et du boisé.

La bouche est à l’identique du nez sur le boisé et les fruits surmuris (noix et abricots secs) avec pour certains presque des notes oxydatives. Il y a aussi de la minéralité et une belle persistance.

Un vin typé qui ne plait pas à tous.

Note : 13/20

 

Les Vieux Clos - Nicolas Joly - 2005

Robe jaune or avec des reflets dorés. Brillante et lumineuse.

Nez de pain grillé, brioche, beurre, fruits mûrs, ananas, puis de pamplemousse.

Bouche sur la fraîcheur, presque perlant pour certains, de la minéralité et des fruits mûrs, une très belle longueur avec une finale sur un boisé délicat et une persistance fruitée. Un très joli vin qui plait beaucoup.

Note : 15/20

 

Domaine aux Moines - Roche aux Moines – 1990

Robe jaune or pâle avec de légers reflets verts, pas marquée par le temps.

Nez minéral, pierre à fusil puis noisettes et fruits confits, expressif et complexe.

La bouche est moins puissante mais ne manque pas de charme. On note une petite pointe de poussière ou oxydative qui donne à certains le sentiment que l’on a trop attendu pour boire ce vin. Pour moi, la finale vive et la persistance sur les fruits mûrs sont agréables.

Un vin qui fait son âge avec ses défauts et ses qualités.

Note 13,5/20

 

Coulée de Serrant 2003

Robe jaune or, reflets dorés, brillante et lumineuse.

Nez superbe de pêche, de fleurs blanches, minéral, puissant et complexe, du boisé et pain grillé.

Bouche de grande classe, de la suavité, de la fraîcheur, un mélange d’acidité et de douceur (miel), des fruits, une très grande longueur et une persistance incroyable entre fruits et bois. Superbe. Un grand vin blanc qui aura fait l’unanimité.

Note : 17/20

 

 

 

 

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 12:17

Surplombant le Rhône, l’appellation Cornas prolonge au sud le vignoble de Saint-Joseph. Seulement 80 hectares de vignes consacrés à la Syrah sur des terrasses abruptes, exposées sud et sud-est, et jalonnées de petits murets de soutènement. Sur un sol granitique, le vignoble bénéficie d’un microclimat chaud et sec.

 

Le recul de la ligne des coteaux qui surplombent le Rhône à cet endroit protège les pentes du mistral. Comme ses paysages, les vins de Cornas apparaissent sauvages et fougueux, tout en profondeur et en plénitude.

   

Jean-Luc Colombo est un vigneron exigeant, énergétique et créatif. Il s’est rapidement imposé comme une personnalité incontournable du Rhône. En 1984, il créé un cabinet de conseil en viticulture et œnologie, en 1986 il acquiert ses premières parcelles en Cornas, et en 1994 il lance sa maison « Vignobles Jean-Luc Colombo ». Autant d’entreprises qui se sont révélées des succès grâce à sa philosophie sans concession tournée vers le respect du produit de la terre.

Le Cornas Les Ruchets 2006 possède un bouquet complexe aux notes florales et aux parfums de fruits noirs. La bouche riche, complexe et puissante nous laisse découvrir des saveurs de cerise noire, de cassis et d’herbes sauvages.

 

Le Rhône Septentrional regorge de terroirs et de vignerons exceptionnels.

Quand Alain Voge rejoint en 1958 l’exploitation familiale à Cornas qui réalisait diverses cultures céréalières, il décide de concentrer l’activité de la ferme exclusivement au vin. Il replante, durant de nombreuses années, de la vigne sur des coteaux abandonnés et fait découvrir ces vins si peu connus. L’essai est concluant, aujourd’hui les vins d’Alain Voge sont les plus fameux des appellations cornas et saint-peyray.

 Cornas

Alain Voge réalise des vins exprimant leur terroir, issus d’une viticulture artisanale et manuelle mettant en avant les cépages syrah et marsanne. Les Chailles est une cuvée de syrah d’une vingtaine d’années issue d’une terrasse granitique en bordure d’un flanc calcaire.

Les Chailles 2006 d’Alain Voge est un cornas fruité avec une belle matière.

Ce vin de la vallée du Rhône peut s’apprécier dès aujourd’hui après un passage en carafe ou se conserver durant dix ans pour davantage de rondeur.

 

Le Domaine Auguste Clape est une référence incontournable de l’appellation cornas dans la vallée du Rhône septentrional. La propriété de plus de sept hectares qui fait la part belle à la syrah en rouge, est dirigée depuis 1990 par Pierre Clape, le fils d’Auguste qui créa cette entreprise familiale en 1957.

 

Le Domaine Auguste Clape réalise à chaque millésime deux cuvées de cornas où la vinification se déroule en cuves béton suivie, d’un élevage en vieux foudres. Les vins élaborés par la propriété nécessitent quelques années de garde pour s’exprimer au mieux. Très rares et très prisées, les cuvées du Domaine Auguste Clape font l’objet d’une attention toute particulière à chaque nouveau millésime. Le Cornas 2007 est le grand vin du Domaine Auguste Clape dans l’exceptionnel millésime 2007.

 

Cet assemblage de vignes du Rhône nord, est résolument une sublime réussite. La matière est marquée par une belle concentration de fruits noirs et d’épices. Ce cornas encore très jeune aujourd’hui, doit être attendu trois à quatre ans avant de se déguster durant une quinzaine d’années. Une grande signature !

 

La saga de Thierry Allemand prouve que la vigne reste ouverte à la méritocratie. Les amateurs s'arrachent les bouteilles de cet ancien électromécanicien, les plus belles de cette mythique appellation du Rhône.

Aujourd'hui, Thierry Allemand fait ce qu'il veut. Il vient d'agrandir son domaine grâce à des investisseurs suisses. Mais il n'oublie pas les vingt années de labeur qui ont précédé cette reconnaissance.

L'effet Allemand a démodé ces cornas de garage, concentrés et sur boisés, qui avaient fleuri dans les années 1990. «Pourquoi s'échiner sur ces pentes si c'est pour finir par un vin boisé et vanillé que l'on peut faire en Australie?» demande Pierre Clape, qui, comme tous les bons vignerons de Cornas, affine son vin noir par de longs élevages d'un à deux ans.

 

Les vins dégustés

 

Cornas « Vielles Vignes » 2006 Alain Voge

Robe rouge violacée, foncée, profonde, dense presque noire.

Nez puissant de torréfaction, café, chocolat, zan, réglisse et du boisé de l’élevage.

Bouche à l’identique avec beaucoup de puissance, tannins et matière très présents, du bois, une finale grillée avec des fruits mûrs, un peu dure. A attendre car un beau potentiel.

Note 14+/20

 

Cornas « Les Ruchets » 2006 J.L Colombo

Robe rouge violacée, foncée, profonde, dense presque noire.

Nez de fruits noirs très mûrs (cassis et groseille), du pruneau, une pointe de lacté, puis on passe sur des arômes grillés et animal.

Bouche plus sur l’équilibre et le soyeux par rapport au « Vieilles Vignes », la puissance des tannins et de la matière semble plus maîtrisée et on a une jolie finale sur les fruits. Un vin à attendre.

Note : 15/20

 

Cornas Cuvée Chaillot 2006 Thierry Allemand

Robe rouge violacée, foncée, profonde, dense presque noire.

Nez superbe de violette, de mûres, de groseille. On sent aussi la minéralité du terroir et moins de boisé ou grillé. Le nez donne  déjà une impression de souplesse et fraîcheur.

La bouche joue dans le même registre avec des fruits mûrs, de la violette, de l’acidité et de la fraîcheur du terroir, plus de minéralité moins de bois, et pourtant on a une finale sur le grillé et le toasté. Un vin plus sur l’équilibre. Déjà agréable à boire mais à attendre longtemps en cave.

Note : 17/20

 

Cornas 2007 Domaine Auguste Clape

Robe rouge violacée, foncée, profonde, dense presque noire

Nez de torréfaction, café, grillé, présence du bois de l’élevage, puis arrive des arômes de fruits noirs et une pointe de brûlé.

Bouche très puissante mais avec beaucoup d’équilibre, tous les éléments sont bien en place et cela donne un vin soyeux avec une belle longueur et un grand potentiel. Un vin à attendre longtemps.

Note : 16+/20

 

En conclusion : bien sûr ces vins sont beaucoup trop jeunes mais l’occasion était trop belle d’aller à la découverte des ces beaux flacons produits par des viticulteurs de qualité. Nous avons déjà programmé une dégustation de Cornas plus âgés.

 

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