Le 2 octobre, Dominique Lafosse, propriétaire du clos Bourgelat, à Cérons (Gironde), constatait avec stupeur que l’une de ses parcelles de sémillon avait été intégralement vendangée sans son accord. L’un de ses confrères a reconnu s’être trompé en cette année où tout est tellement bousculé!!
Mercredi 2 octobre, alors qu’il arrivait avec ses vendangeurs sur une parcelle de 30 ares de sémillon, Dominique Lafosse constate qu’elle a été entièrement vendangée. Ce viticulteur de Cérons (Gironde), à la tête des 14 ha du clos Bourgelat, n’en croit pas ses yeux.
© M. LAVILLE
« J’avais déjà fait un premier ramassage sur cette parcelle de liquoreux, précise-t-il. Il ne restait pas grand-chose. Il ne fallait pas être bien malin pour venir vendanger le reste. Je suis allé voir les viticulteurs du coin pour leur demander s’ils n’auraient pas commis une erreur. Aucun n’a reconnu s’être trompé. En même temps, je ne m’expliquais pas le choix du voleur pour cette parcelle. Même si c’est vrai qu’à Bordeaux, cette année, tout le monde manque de vin… »
Lors d’une promenade, il rencontre une voisine qui a donné ses vignes à louer pour la première fois cette année. Il lui fait part de son histoire. Puis elle fait le tour de ses vignes et se rend compte que son locataire n’a toujours pas vendangé l’une de ses parcelles. Tous deux se disent que le locataire a dû se tromper et vendanger par erreur la parcelle de Dominique Lafosse.
Le lendemain, Dominique Haverlan, propriétaire de Vieux château Gaubert, président de l’ODG Graves, le locataire en question, envoie son chef de culture chez son confrère. Tout s’éclaircit… ou presque. Le chef de culture reconnaît s’être trompé.
Désormais, le viticulteur lésé attend réparation et des excuses de son confrère. « C’était du raisin destiné à faire de l’AOC Cérons. Je vends le mien à 11,70 euros la bouteille ». Il estime son préjudice entre 3 000 euros et 5 000 euros. Dominique Haverlan assure qu’il fera le nécessaire pour réparer cette erreur.
Deux jours durant, cette affaire a fait les choux gras de la presse locale et nationale qui a d’abord annoncé un vol mystérieux avant de révéler l’erreur.