Ou comment un « simple » Côte du Rhône peut allègrement jouer dans la cour des grands et même des très grands. Comme quoi, le hasard n’a pas de place quand on est bien né. Merci Monsieur Emmanuel Reynaud.
La robe est d’un rouge grenat orangé, évolution marquée et légèrement trouble.
Le nez est expressif et complexe avec des notes de sous-bois, de cerises griottes, de champignons, de réglisse et Zan. On ne se lasse pas de mettre sa « truffe » dans le verre.
Mais il faut bien passer à la dégustation proprement dite. Et là, tous les espoirs entrevus avec le nez se confirment. Une bouche phénoménale, d’équilibre et de finesse car tous les éléments sont en place. Le fruité est accompagné de la fraîcheur pour lui éviter d’être pataud. Une grande longueur et la finale entre fruits mûrs et torréfaction font de cette bouteille un grand vin et qui de plus a encore un peu de potentiel de garde.
Pour vivre heureux vivons cachés. Ce dicton populaire pourrait être celui d'Emmanuel Reynaud, qui dirige aujourd'hui le Château Rayas, et qui est à l'origine du très recherché vin du même nom, un Châteauneuf-du-Pape 100% grenache, distribué au compte-gouttes à quelques chanceux à travers le monde.
Château Rayas est le plus connu des trois domaines d’Emmanuel Reynaud, qui produit la cuvée classique et Pignan, issu d’une parcelle du domaine.
Château de Fonsalette est à 30 km au nord de Châteauneuf-du-Pape. Ce domaine en appellation Côtes-du-Rhône est le fidèle petit frère de Rayas : 10 hectares exposés nord eux aussi, accolés aux bois, battus par le mistral froid, qui produisent des vins dans le même esprit de finesse et d’une qualité également admirable.
Depuis 1989, Emmanuel Reynaud commercialise les vins d’une troisième propriété achetée par la famille dans les années 1930 : le domaine des Tours, à 10 km de Rayas, du côté du Ventoux.