C’est sur le plateau de Saint-Julien-Beychevelle que l’on aperçoit de loin le Château Talbot, au bord d’un océan de vignes, entre les grands arbres de son parc.
L’histoire de ce cru est riche. Il porte le nom du Connétable Talbot, célèbre homme de guerre Anglais, gouverneur de Guyenne, vaincu à la bataille de Castillon en 1453.
En 1855, lors du classement des crus du Médoc et des Graves commandé par l’Empereur Napoléon III, le Château Talbot est promu quatrième cru classé de Saint-Julien.
Après avoir été la propriété des marquis d’Aux pendant plusieurs décennies, le domaine est acquis en 1917 par Désiré Cordier.
Son fils Georges puis son petit-fils Jean et enfin les deux filles de celui-ci, Lorraine Cordier et Nancy Bignon-Cordier, se sont succédé à la destinée de cette propriété. Sous leur impulsion, Talbot s’est imposé comme l’un des crus les plus célèbres du bordelais.
Au total, les 107 hectares du vignoble du Château Talbot s’étendent tout autour de la demeure jusqu’aux frontières nord de l’appellation, à la limite de Pauillac.
Plantés sur un terroir de fines graves günziennes sur socle de calcaire à astéries, formant des croupes drainantes, on y trouve une grande majorité de vignes rouges (102 hectares) et une confidentielle superficie de vignes blanches (5 hectares).
La tenue du vignoble fait partie des plus irréprochables du médoc.
Les vins, vinifiés avec les précieux conseils de l’œnologue Jacques Boissenot et du consultant Stéphane Derenoncourt, sont plutôt « opulents » mais avec beaucoup d’élégance.
Leur caractère ouvert et leurs tanins soyeux permettent de les déguster jeunes mais aussi après une longue garde en cave. Les Talbot âgés dégagent des notes de sous-bois, de café grillé et de havane sur une bouche tout en finesse.
En rouge, l’encépagement est dominé par le cabernet-sauvignon (67 % de la surface cultivée), cépage roi des vins du médoc en général et de Saint-Julien en particulier. Ce cépage apporte la structure tannique et la puissance.
Avec 27 % de merlot, les vins acquièrent de la rondeur et de la suavité. Ce cépage à la maturité plus précoce apporte du moelleux à l’assemblage.
Pour parfaire cette alchimie des cépages et des terroirs, le petit verdot (4%) complète admirablement cet assemblage.
L'âge moyen des vignes est de 42 ans et le rendement de 45 hl/ha. La culture est menée sans désherbant ni insecticide chimique. Le travail du sol est manuel.
Les vendanges sont manuelles et nécessitent 150 à 200 personnes pour récolter le raisin. Les grappes sont triées à plusieurs reprises : par les vendangeurs au moment de la récolte, au niveau de la remorque et à la réception via une table de tri.
Le vin est vinifié dans deux types de cuviers : un cuvier en bois traditionnel et un cuvier en inox. Toutes les cuves permettent un contrôle de la température au cours de la vinification.
Le chai à barrique compte environ 2.000 barriques provenant de sept tonneliers différents. Au cours de l'élevage, le vin est soutiré à trois ou quatre reprises selon le procédé de « soutirage à l'esquive » qui est effectué à la bougie et requiert un savoir-faire particulier.
La totalité de la production est vendue en « primeur » et distribuée par le négoce bordelais.
Le domaine produit :
- Château Talbot, le vin est élevé en barrique pendant une durée de 15 mois et 50 à 60% des barriques sont renouvelées annuellement.
- Connétable de Talbot, second vin issu de parcelles différentes et de vignes légèrement plus jeunes. Le vin est élevé 12 mois en barrique (50 à 60% de bois neuf).
- Caillou Blanc, vin blanc atypique pour le Médoc issu de la volonté de Georges Cordier de replanter des vignes blanches sur l'appellation. Caillou Blanc est vinifié en barrique avant d'être élevé sur lies pendant neuf mois.
Maintenant que vous savez « tout » sur le Château Talbot, il ne vous reste plus qu’à faire votre choix pour les fêtes !!